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R.E.S.Au. est une association qui crée du lien grâce aux échanges dans diverses disciplines. Son nom l'indique : Réseau d'Echanges et de Savoirs Aubagnais. Parmi les activités régulières, nous pouvons citer - l'atelier de cuisine: nommé mijote - les randonnées longues ou courtes - le dessin - la peinture - l'échange culturel - l'atelier créatif - gym douce - sorties touristiques - jeux -expositions - photos - soirées voyages photographiques et commentées. Le but de l'association est de rompre l'isolement. Beaucoup de nos concitoyens se retrouvent dans une situation difficile avec absence de liens sociaux. Chacun peut y apporter sa contribution et proposer une nouvelle animation suivant ses propres savoirs.


Autour du film "Le Brio"

Publié par R.E.S.Au sur 7 Février 2018, 21:45pm

Catégories : #Echanges culturels

Un échange à propos du film Le Brio d’Yvan Attal avec Daniel Auteuil et Camelia Jordana comme acteurs principaux… Ici le regard de Benoît sur ce film !

 

L’auteur reconnaît y avoir mis beaucoup de sa propre vie, avec les vexations que vécurent ceux qui sont revenus du Magreb et qui furent contrains à se chercher de nouvelles racines en métropole, avec aussi le désir de s’élever pour s’affranchir des pressions normatives d’un milieu familial peut-être un peu étriqué.

 

Le professeur et l’élève recréent la relation du parent avec son enfant dans un climat rugueux dont les aspérités vont peu à peu s’adoucir pour devenir une vrai relation d’amour. Ce que nous devons à nos enfants c’est d’avoir fait de nous des parents, c’est de nous avoir sauvés de notre moi replié, et ce que les enfants doivent aux parents, c’est de les avoir éduqués, c’est à dire sortis de leur isolement primal pour les ouvrir aux relations sociales. Il y a là un échange salvateur réciproque pour le sortir de la peine disciplinaire qui le menace et pour la faire grandir jusqu’à parvenir au rôle d’avocate auquel peu de jeunes de Créteil auraient pu prétendre.

 

La parole est le contact entre les personnes, quelque soit leur milieu. La parole est le vecteur de l’émotion qui humanise les relations. Mais paradoxalement, et c’est le brio d’une plaidoirie, il ne faut pas que transpire l’émotion de l’orateur. « Peu importe qu’il dise la vérité ! Sa parole doit convaincre ! » Les deux personnages vont devoir s’immerger dans les profondeurs du sous-sol que représente le métro pour aiguiser ce brio, comme s’ils devaient passer ensemble dans l’enfer populaire pour mieux échapper à la misère du langage vulgaire. Dans ces expériences, on les voit s’aimer déjà, malgré la violence qui les entourent.

 

A regarder la manière dont ils se parlent, tout au long du film, on remarque le crescendo dans le contact, dans l’écoute l’un de l’autre. Au début, les échanges sont crus, violents, puis ils s’enrichissent doucement au point que dans l’amphi, le professeur va jusqu’à toucher l’élève, mais ce geste ne peut pas encore être accepté parce qu’il tromperait ce qui doit rester une marche vers le salut, de l’un comme de l’autre. Le miroir est saisissant entre ces paroles « humanisantes » et la parole de l’orateur qui se doit d’être déshumanisée.

 

Chacun aura sa victoire. Elle arrivera à persuader le délinquant de la banlieue pour qu’il se présente bien au juge, grâce à son éloquence d’avocate accomplie. Lui échappera aux sanctions disciplinaires qui le menaçaient. Ils pourront se regarder malgré les tentatives de destruction du lien par l’avocat du diable que fait un certain Jérémie, amoureux malheureux de la brillante Leïla. Le père et la fille sourient. Le professeur et l’élève sont reconnaissants l’un envers l’autre. Peut-être partent-ils bras dessus bras dessous.

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